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Colonisation 27/03/07 L'histoire de la colonisation est avant tout celle
d'un dépeuplement.
Les massacres n'en sont responsables que pour une fraction. Le tueur
n°1 fut les maladies apportées par les européens: oreillons,
grippe, choléra, variole, tuberculose, coqueluche, scarlatine,
méningite, diphtérie... Avant même l'exploitation esclavagiste, l'océanie fut mise en coupe réglée par les marchands de bois de santal, pêcheurs de baleine, de tortues et d'holothuries. Des espèces endémiques ont définitivement disparu. De nombreuses autres ne se sont jamais reconstituées. A la lecture de l'histoire du pays, certains jeunes
mélanésiens
ont envie de tout casser. Justifié? La frustration des jeunes mélanésiens vient moins des malheurs de leur histoire, que de la difficulté à prendre en main leur destin. C'est toute l'histoire kanak. Mosaïque de clans et de tribus indépendantes. Communauté de race. Mais l'océan immense sépare aussi efficacement que l'espace profond. Le tissu social clanique serré contraste avec les liens laches de la communauté pacifique. Ce qui a permis le succès des aventuriers et des exploiteurs de tous bords. Toutes les puissances de la planète sont passées par l'unification. D'abord celle des pays. Celle des grandes entreprises. Celle des conglomérats de pays. Même les alter-mondialistes s'organisent et finalement se mondialisent! Où est l'unification des mélanésiens? Où est l'unité quand si peu sortent du pays pour connaître le monde qui les dirige. Quand si peu sont écoutés quand ils reviennent. Si la France voulait faciliter la décolonisation, elle devrait commencer par fournir des profs d'anglais, et faire des charters d'échange entre Calédonie, Vanuatu, Papouasie... Que les mélanésiens découvrent qu'il existe un monde au-delà du clan. Que l'intérêt du clan n'est pas ultime. Le mélanésien n'a rien d'un sauvage agressif. Comme dans toutes les races, l'individu de base est doux et sociable s'il n'a pas été trop violenté par la vie. Il ne sait pas gérer l'agressivité des autres. Pas besoin d'envahisseur européen pour s'en apercevoir. L'agressivité de ses propres congénères est tout autant un problème. En témoigne ses propres contes, où les personnages les plus violents deviennent chefs de la tribu, après avoir massacré beaucoup et sans rencontrer de résistance organisée. Ses seules défenses contre l'horreur ont toujours été le fatalisme et la croyance dans l'au-delà. Défense mise en oeuvre devant les méfaits de la colonisation. Comme les serfs européens traités en esclaves, il s'est réfugié plus près des traditions mais surtout des esprits, quand la vie terrestre devenait trop insupportable. S'il n'y avait pas eu les exactions des blancs, les mélanésiens auraient peut-être quitté bien plus tôt la coutume... Le choc des cultures, c'est beaucoup de décideurs blancs comme de mélanésiens qui n'ont pas permis l'interpénétration (si, si, il y a des gens qui sont contre ;-))), pensant avoir trop à y perdre au plan personnel. Conservatisme. Les peuples qui ont connu les violences de la colonisation et s'en sont "libérés" sont devenus les plus révolutionnaires de la planète. La brutalité du destin imposé les a rendus allergiques à tout contrôle. Anarchies et régimes réactionnaires ont remplacé la société traditionnelle. Il y a de dynamiques retombées, comme la culture caraïbe, qui séduit beaucoup les jeunes kanaks. Mais sur le fond, quel avenir proposent ces sociétés fondées sur la haine? N'y a-t-il pas mieux à trouver dans l'intégration? Sujets en rapport: Immigrés de brousse... |
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