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Economie de la Nouvelle-Calédonie
Ressources
Exportations
Le nickel, (découvert
par Jules Garnier au XIXe siècle) représente 92 % des exportations (5ème
producteur mondial en 2006).
Autres minerais: chrome, du cobalt, du fer, du cuivre et même
de l'or.
Un peu d'agro-alimentaire dont les crevettes de mer et le cerf.
Plus
de détails sur la crevette calédonienne... |
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Le tourisme: les principaux
visiteurs sont les français métropolitains, les japonais
et les australiens. Ce sont des tourismes très différents:
visites à motivation familiale pour les métros, voyage de
noces pour les japonais, croisière pour les australiens. La fréquentation
a été à la hausse de 1990 à 2000, mais végète
depuis quelques années après la désaffection des
voyages internationaux (11 septembre) et la concurrence de destinations
moins chères. Le prix du billet d'avion, dopé par la hausse
du pétrole, est un lourd handicap.
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Roche
garniéritique, silicate de nickel, alumine et magnésie
contenant environ 15% de nickel.
A quoi sert le nickel?
Plus de 80% est utilisé dans des alliages, en premier lieu
l'acier inoxydable.
Autres applications: batteries rechargeables et contacts électroniques,
pièces de monnaie, placage d'objets en acier ou en cuivre
pour éviter leur ternissure, catalyseur utilisé dans
la confection des savons et des margarines, bijouterie (risque d'allergie
au nickel), prothèses articulaires et reins artificiels.
Page sur
la minéralogie de NC
Bloc de garnierite |
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PIB
Mais le nickel et l'industrie métallurgique,
malgré son poids à l'exportation, ne représente que
10% du PIB calédonien.
Plus du quart du PIB est constitué par les salaires versés
aux fonctionnaires et les subventions de la métropole.
C'est beaucoup moins que les autres DOM-TOM, mais cela rend la Calédonie
encore très dépendante de la France et de la santé
économique de celle-ci. Les pensions des retraités installés
sur place représentent un afflux de devises non négligeable.
Services et commerces représentent plus de la
moitié du PIB.
L'agriculture, 5% du PIB, est handicapée par une
gestion artisanale, les contraintes géographiques et climatiques,
la pauvreté des sols et l'absence de débouchés à
l'exportation (les cours du café, coton, sucre, coco, ne rendent
pas pas ces cultures rentables étant donné les salaires
locaux). Elle subsiste sur le marché intérieur, où
les prix artificiellement élevés des commerces contrastent
avec l'économie de troc et d'auto-suffisance de la brousse et des
quartiers les moins favorisés.
L'élevage, 2% du PIB, est l'apanage du colon calédonien
de la côte ouest. 1300 éleveurs se partagent les 130.000
bovins, avec les "viandards", braconniers qui abattent nuitamment
des bêtes pour s'approprier la viande. Ces incidents ainsi que la
redistribution des terres aux kanaks créent toujours d'importantes
tensions. Les tribus élèvent des porcs, peu nombreux sur
les étalages. Une importante filière d'élevage de
cerfs fournit le marché intérieur et l'exportation.
La pêche est artisanale et sous-exploitée.
Le kanak est un terrien. Contrairement au polynésien, qui vit sur
la côte et part chercher sa nourriture dans le lagon, le kanak va
à la chasse et récolte l'igname, une racine légumineuse.
Le taux de chômage est de 18%. Le salaire
minimum est en 2003 de 838€ mensuels.
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Pépites de nickel
après traitement
Perspectives: La santé économique
de la Calédonie est fragile. Elle ne repose pas sur un socle
diversifié. Les variations du cours du nickel peuvent lui
porter des coups très durs, de même qu'une réduction
éventuelle des largesses d'une métropole sujette à
une faible croissance et ses propres difficultés sociales.
L'implantation de 2 nouvelles usines d'extraction du nickel devrait
booster considérablement l'économie locale, en particulier
celle de la Province Nord à majorité kanak. Mais c'est
toujours cet or vert qui centralise toutes les espérances
et le gouvernement serait avisé de profiter de son cours
actuel élevé pour constituer des réserves en
vue d'années plus difficiles.
Heureusement le nickel a des débouchés
variés... |
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Organisation administrative
et politique
La période politique "moderne" en Calédonie
a démarré en 1988 avec les accords de Matignon et plus encore
avec les accords de Nouméa de 1998, qui ont conféré
un statut unique au territoire (voir Histoire):
Le Congrès calédonien réunissant les 3 provinces
devient autonome pour gérer l'économie et la société:
statut des Kanak et régime foncier des terres coutumières,
droit du travail et formation professionnelle, travail des étrangers,
fiscalité, urbanisme, santé, protection sociale. L'Etat
français reste compétent pour la justice, la défense,
l'ordre public, la monnaie.
Une citoyenneté calédonienne est instituée, donnant
droit de vote aux élections provinciales. La Nouvelle-Calédonie
peut exercer certaines actions internationales propres dans le Pacifique.
Les "lois du pays" sont votées par le Congrès
du Territoire, soumises ensuite à l'accord du Conseil Constitutionnel
français. En 2014, les électeurs résidant depuis
au moins 20 ans sur l'archipel seront consultés sur l'accession
de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté.
La
Nouvelle-Calédonie est représentée au Parlement français
par deux députés (en 2004 Jacques Lafleur (RPCR) et Pierre
Frogier (RPCR) membres du groupe UMP), un sénateur. Un conseiller
économique et social siège également à Paris.
33 communes sont regroupées en 3 provinces, Sud, Nord, îles
Loyauté.
Les représentants des assemblées provinciales ( 14 pour
les îles Loyauté, 22 pour la province Nord et 40 pour la
Province Sud) sont élus à la proportionnelle pour 5 ans,
chaque parti devant rassembler 5% des inscrits de la province pour pouvoir
être représenté.
Lors du même scrutin sont désignés les représentants
des provinces qui siègeront au Congrès (Assemblée
territoriale): 54 élus, 7 représentant les îles Loyauté,
15 le Nord et 32 le Sud.
Le Congrès élit à la proportionnelle les membres
du gouvernement puis son président.
2 organismes ont un rôle consultatif: le Conseil économique
et social, et le Sénat coutumier.
Les dernières élections ont eu lieu le 9
mai 2004, marquées par un fort éparpillement électoral
(31 listes) et l'arrivée au pouvoir de la liste Avenir Ensemble,
succédant au RPCR.
Usine de la Société Le Nickel à Doniambo
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Courants politiques
Le clivage traditionnel formé dans les évènements
de 1988 est celui qui divise les kanaks indépendantistes
socialistes des caldoches loyalistes de droite. Ce paysage s'est
beaucoup diversifié au fur et à mesure que l'enjeu
est, plus que le statut du territoire, sa gestion, en particulier
économique et sociale. La liste Avenir Ensemble conduite
par Marie-Noëlle Thémereau a obtenu son succès
sur ses promesses sociales et les affaires de clientélisme
qui encombrent le RPCR, parti dont la gestion au plan macro-économique
était cependant tout à fait honorable. La Calédonie
est parmi les pays les mieux gérés de sa catégorie.
C'est l'évolution sociale qui est préoccupante, avec
un taux de chômage élevé et un avenir incertain
pour de nombreux jeunes sans qualification professionnelle.
RPCR Rassemblement Pour la Calédonie dans la République,
courant loyaliste traditionnel, leader historique Jacques Lafleur.
Avant les élections de 2004, le RPCR gérait la province
Sud, la mairie de Nouméa et disposait de la majorité
au Congrès.
Avenir ensemble: au départ une liste électorale 2004
rassemblant des membres de l'Alliance (opposants de droite au RPCR)
et des dissidents du RPCR, transformée en parti après
son succès inattendu. Ce parti est nuancé sur l'indépendance,
ce n'est pas son fond de commerce. Il cherche à réconcilier
les calédoniens plutôt qu'à exacerber les susceptibilités
en prenant une position tranchée sur le sujet.
Front National: populiste, se fait une présence par le jeu
des alliances, obligatoires dans le paysage électoral très
émietté de la Calédonie.
Indépendantistes:
Le FLNKS, Front de Libération National Kanak et Socialiste,
formé par Jean-Marie Tjibaou, est le courant historique;
il regroupe un ensemble de partis indépendantistes dont le
Palika, Parti de Libération kanak.
UC, Union Calédonienne, et de nombreux autres partis, le
courant indépendantiste étant très divisé.
Les indépendantistes sont devenus beaucoup plus discrets
sur leurs revendications depuis qu'ils sont arrivés aux affaires.
Les exemples voisins d'accession à l'indépendance
(Vanuatu, anciennes Nouvelles-Hébrides), ne sont pas enthousiasmants,
même si la Calédonie a des meilleures ressources propres.
Les revendications kanaks glissent nettement sur le versant social
et la défense de l'emploi local. Ce sont leurs syndicats
(USTKE) qui sont les plus actifs. On assiste ainsi à l'évolution
de la vie politique française en accéléré:
clivages politiques s'estompant au profit d'une lutte de classes
et de générations.
Rampe de chargement du minerai de nickel |
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Economie
et provinces
Les contrastes économiques entre les provinces
sont considérables: 60% de la population et 75% des entreprises
sont à Nouméa, 9% du territoire. La brousse, avec
une densité de 4 habitants par km2, pratique essentiellement
une économie de subsistance, qui convient à la plupart
de ses habitants. Ce n'est qu'à Nouméa qu'on retrouve
la fracture sociale et la notion de pauvreté. Notion à
relativiser: c'est facile de couvrir ses besoins élémentaires
en Calédonie. La vie de SDF calédonien n'a rien à
voir avec celle de son homologue métropolitain! Les aides
sociales assurent au plus démunis un niveau de vie nettement
supérieur à la moyenne de la région. Un rééquilibrage
se fait avec la Province Nord et des Iles à coup de subventions
au fonctionnement et d'aides au développement. Mais les responsables
politiques mélanésiens sont face à un choix
difficile: soit privilégier l'emploi local pour satisfaire
leur base et un rééquilibrage à court terme,
soit imposer une vision d'avenir et favoriser l'arrivée de
cadres et de formateurs compétents qui inciteront la jeunesse
locale à obtenir des qualifications. Ce dilemme explique
la division du paysage politique kanak. Le nouveau mode de fonctionnement
très démocratique des institutions favorise plutôt
l'émergence des populistes que des visionnaires.
Coopération régionale
Le nouveau siège de la Commission du Pacifique
Sud a été inauguré en 1995 à Nouméa.
C'est un organisme d'assistance technique et de coopération
régionale, créé en 1947 et regroupant la Communauté
du Pacifique Sud, 27 Etats et Territoires. La France et les trois
collectivités outre-mer de Nouvelle-Calédonie, de
Polynésie française et de Wallis-et-Futuna disposent
chacune d'un siège au sein de cette organisation.
Son rôle n'est pas économique, ses membres étant
de poids respectif trop différents. Elle se contente de promouvoir
et concerter des actions de santé publique ou de protection
des sites naturels: formation des agents de santé, amélioration
des cultures, lutte contre les épidémies, protection
des espèces en danger. |
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