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Histoire
Le peuplement du Pacifique sud est récent. L'homo
sapiens venu d'Asie émigra vers la Mélanésie à
partir de 4000 ans av. JC. Les plus anciennes traces de colonisation de
la Nouvelle-Calédonie datent de 1300 av. JC. La Nouvelle-Zélande,
encore plus méridionale, ne fut peuplée par les Maori que
900 ans av. JC.
2 périodes "préhistoriques" calédoniennes:
-La période Koné, de 1300 av. JC à 1000 ans après
JC, archéologiquement définie par l'art potier Lapita et
Podtanéan. Les villages sont essentiellement côtiers.
-La période Naïa-Oundjo: de 1000 ans à l'arrivée
des européens. Le peuplement gagne l'intérieur des terres,
partout où la nature le permet.
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James
Cook découvre la Nouvelle-Calédonie en 1774. Plusieurs
navigateurs français y accostent par la suite: La Pérouse,
Entrecasteaux, Kermadec. Les santaliers s'intéressent à
l'archipel. James Paddon, un commerçant anglais, est le premier
à s'installer, sur l'île Nou, devenue actuellement
une presqu'île de Nouméa. Les missionnaires catholiques
arrivent en 1843. C'est
le 24 septembre 1853 que l'amiral Fébvrier-Despointes prend
possession de l'île au nom de la France. Nouméa (Port-de-France
jusqu'en 1866) est créée en 1854.
L'amiral
Fébvrier-Despointes sur le billet de 5000 francs pacifique
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Les
gouverneurs sont militaires jusqu'en 1884. La colonisation libre et
agraire n'est guère encouragée au début. En 1864
s'y ajoute celle d'origine pénitentiaire. Le bagne créé
par Napoléon III accueillera, souvent dans des conditions dramatiques,
40.000 prisonniers dont 5 000 communards, parmi lesquels Louise Michel
célèbre révolutionnaire anarchiste. Le bagne
principal de l'île Nou servait de gare de triage pour les fermes
pénitenciaires de la brousse. Son rôle déclinera
progressivement jusqu'à sa fermeture en 1897. Cette époque
est marquée par de nombreuses révoltes de la population
kanak, dont la plus célèbre est celle menée en
1878 par le grand chef Ataï.
La colonisation civile démarra vraiment en 1892, sous l'impulsion
du gouverneur Feuillet, mais les cyclones, les insurrections indigènes
et l'isolement des côlons firent s'écrouler les espoirs
agricoles (culture du café).
Le seul vrai développement économique vint de la découverte
du nickel par Jules Garnier en 1863. La "ruée du nickel"
débuta en 1870. Mais la production n'atteignit des chiffres
significatifs qu'à partir de 1960. |
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Les
2 guerres mondiales virent les calédoniens participer aux champs
de bataille européens. Nombreux furent les fusiliers kanak
qui partirent défendre la lointaine république et ne
rentrèrent pas au pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale,
50.000 soldats américains engagés dans la bataille du
Pacifique séjournent en Nouvelle-Calédonie. 4 grands
aérodromes sont contruits. Le caillou devient le porte-avion
du Pacifique.
En 1946, la Nouvelle-Calédonie devient un territoire d'Outre-mer.
Les années qui suivent la Libération sont marquées
par la démocratisation et la généralisation du
suffrage universel. |
La Baie des Citrons pendant la 2ème guerre mondiale:
La
loi Defferre appliquée en 1957 accorda une large autonomie
à la Nouvelle-Calédonie, administrée par une
Assemblée Territoriale. L'Union Calédonienne, un nouveau
parti pluri-ethnique et autonomiste rassemblant les kanaks et les
petits colons blancs, ayant l'aval de l'église et des syndicats,
remporte les élections. Les kanaks accèdent pour la
première fois à des responsabilités politiques.
La tendance s'inverse à partir de 1963: l'état français,
inquiet de l'importance croissante des kanaks dans la vie politique,
limite les pouvoirs de l'Assemblée sur fond de boom du nickel.
Le consensus multi-racial prend du plomb dans l'aile avec l'encouragement
à l'immigration des wallisiens, néo-hébridais
puis français métropolitains. L'Union Calédonienne
perd le contrôle de l'Assemblée en 1972. Les kanaks perdent
l'espoir d'un régime d'autonomie.
Cette période de l'histoire calédonienne a fait l'objet
d'une omerta. Elle n'était pas enseignée aux jeunes
dans les années 90. Omerta plutôt passive qu'active.
Les responsables politiques de l'époque sont encore bien présents.
Les enseignants craignent les retours de bâton en traitant cette
période sensible.
Les années 80 sont marquées par la montée du
mouvement indépendantiste kanak. La gauche française
favorise la création du FLNKS, Front de libération national
kanak socialiste, pour contrer le RPCR, Rassemblement pour la Calédonie
dans la République, affilié à la droite française.
Les tentatives de répression du mouvementet le blocage des
institutions accroissent les tensions, qui atteignent leur point culminant
avec les évènements d'avril 1988: des barrages sont
mis en place par le FLNKS à travers tout l'archipel, une prise
d'otages tourne au massacre à Ouvéa: 4 gendarmes sont
tués lors de l'attaque des kanaks, les autres sont pris en
otages, 2 militaires et 19 kanaks sont tués lors de l'assaut
donné à la grotte où ils se sont réfugiés.
La signature des accords Matignon (26 juin 1988) apaise les tensions
politiques et engage le rééquilibrage économique
par la création de 3 provinces semi-autonomes. Un référendum
d'auto-détermination pour l'indépendance est prévu
en 1998. Bien qu'en France cet accord ait été ratifié
par les français à 80% (la Constitution a du être
aménagée pour le nouveau statut calédonien),
localement le "oui" ne fit que 57%, le "non" l'emporta
à Nouméa "la blanche" et les kanaks eux-mêmes
se divisèrent profondément. Au point que leurs leaders
signataires de l'accord, Jean-Marie Tjibaou et Yeiwéné
Yeiwéné, furent assassinés par un extrémiste
kanak.
En 1998, inquiets des conséquences d'un probable "non"
à l'indépendance (la démographie et les divisions
du camp kanak n'était pas favorable aux indépendantistes),
les signataires des accords de Matignon annulèrent le référendum.
Les accords
de Nouméa furent signés: le vote pour l'indépendance
est reporté à 2014. La Nouvelle-Calédonie obtient
une large autonomie: l'état français n'assure que les
fonctions régaliennes: armée, police, fournit des enseignants
et finance l'accession à l'auto-suffisance. Les calédoniens
ne pouvaient qu'approuver ce pactole: 72% votèrent oui. Le
premier Congrès autonome a été élu en
1999.
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Pour plus de détails
sur l'histoire calédonienne depuis les évènements
de 1988, voir notre sélection d'articles
de presse |
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Chefs
kanaks en tenue cérémonielle, 19è siècle
 
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