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Le système carcéral

Le système carcéral devrait être plus gradué qu'il ne l'est actuellement. Il a 2 rôles: punition et réinsertion dans la société. Ces rôles sont contradictoires et peuvent difficilement être réalisés au même endroit. Les mentalités civilisées supportent de plus en plus mal les prisons inhumaines, et les moyens manquent pour faire autre chose qu'enfermer une multitude de gens sans vraiment les préparer à leur réinsertion. Aucun des rôles n'est correctement assuré. Commence le cercle vicieux infernal: incarcération, libération, récidive, augmentation de la population carcérale qui dilue encore plus les moyens existants.
La solution est de séparer les rôles.
Il faut une vraie tôle pas sympathique du tout: isolement, absence de tout luxe et loisir sont de rigueur. Pas de visites de la famille. Pas facile sinon d'impressionner des condamnés qui vont en fait retrouver des copains, jouer au foot avec eux et avoir moins de difficulté à manger régulièrement qu'à l'extérieur.
Le séjour en vraie tôle ou "placard" devrait être considérablement plus court que les actuels séjours en prison. Le condamné est rapidement transféré au palier intermédiaire: le camp de travail.
Le camp de travail ne permet pas encore la liberté mais constitue la première étape vers la resocialisation. Pas question d'y jouer les gros durs sinon c'est retour à l'étape précédente. Le condamné y exerce une activité professionnelle, ou en apprend une s'il n'a pas de qualification ou s'il est motivé pour ça. Le produit de son labeur est reversé en grande partie à sa famille, tandis qu'une fraction contribue au financement du système. Une aide morale est proposée. Pas des consultations de psy, ceux-ci n'auront pas l'empathie nécessaire pour pousser des condamnés vers la resocialisation. C'est un travail associatif qui sera réalisé au mieux par d'anciens condamnés. De ce travail peut éventuellement sortir le désir du concerné de voir un psy, préalable indispensable à toute prise en charge de ce type.
Dernière étape après le camp de travail: les fermes en brousse. Il faut multiplier de petites unités, voire utiliser les employeurs existants, que les habitants n'aient pas trop l'impression qu'on leur colle un gros nid à problèmes sur leur paillasson. Chaque "ferme" a sa propre orientation professionnelle. La liberté est surveillée: obligation d'y passer les nuits jusqu'à la fin de la période de condamnation. Gîte et couvert sont fournis en échange d'une quantité de travail obligatoire. Le travail supplémentaire donne droit à une rémunération modeste mais assurée. Son produit sera acheté automatiquement par le gouvernement, mais les tarifs varieront en fonction de l'intérêt et de la qualité de cette production, introduisant une certaine compétition entre les fermes et variant le luxe de leurs prestations. Leur gestion sera attentivement surveillée. Après démarrage du système, les nouvelles seront tenues de préférence par d'anciens condamnés qui auront montré les aptitudes nécessaires.
Cette structure doit permettre à ceux qui le désirent d'y rester. Elle sera donc nettement plus accueillante que les 2 étapes précédentes. Le sursis à condamnation n'est applicable qu'à la phase "placard". Les 2 autres étapes ont une durée incompressible. Les "cols blancs" ne doivent pas pouvoir y échapper, bien qu'ils bénéficient comme les autres de "fermes" spécialement adaptées à leurs capacités professionnelles.
Un tel système peut être mis en place dans n'importe quel pays. Il va rencontrer en Calédonie une difficulté particulière: les caldoches ne sont pas encore réconciliés avec leur histoire et en particulier avec le bagne, qui reste un sujet tabou. Ils seront donc peu enclins à voir ces nouveaux "bagnes" s'installer près de chez eux.

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