Bon niveau scolaire à Nouméa.
Plusieurs lycées publics et un privé, de niveau équivalent.
Drogue rare par rapport à la métropole, mais il est
facile de se fournir en marijuana hors du lycée. Tabac et
alcool sont des problèmes plus importants car plus tolérés.
La route tue beaucoup. Elle est encore considérée
comme un endroit où s'amuser.
Violence et incivilités n'ont rien à voir avec les
établissements de métropole. Mais elles existent.
Le mélange ethnique est harmonieux dans le primaire. Ca devient
plus difficile dans le secondaire, où les enfants mélanésiens
découvrent la fracture sociale, et pour certains arrivent
de la brousse avec une compétitivité scolaire moindre,
et en rupture avec le milieu familial (la calédonie est vaste
et la densité en établissements scolaires très
faible dans le centre et le nord).
C'est la fracture sociale et non les rivalités ethniques
qui entraîne la marginalisation des adolescents. Etre laissé
sur la touche exacerbe les rancoeurs et le racisme naissant des
jeunes kanaks. Leur vraie revendication est d'être intégrés
à cette société de consommation, qui n'a pas
d'assez bons boulots pour eux. Les autres slogans sont de faux prétextes,
comme l'ardoise du colonisateur blanc, que leurs propres pères
n'ont pas envie de réclamer.
L'équipe politique en place a conscience de cette bombe
à retardement, qui a déjà éclaté
en France et donné naissance à une vaste économie
parallèle. Elle a mis en place une campagne de sensibilisation
aux conséquences de la violence dans les écoles avec
Chic, la coccinelle pacifique: un drapeau vertical représentant
Chic est suspendu dans chaque établissement scolaire. A chaque
violence ou incivilité marquante, Chic disparaît, dégoutée,
enroulée sur elle-même. Elle ne réapparaît
que lorsque l'acte litigieux a reçu une explication et un
pardon. Un surveillant bien sympathique pour les cours de récré.
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